mardi 25 mars 2014

Scénario pour A l'Abordage en approche

La rédaction du scénario me prend plus de temps que je ne m'y attendais. Néanmoins les choses progressent et je pense qu'il pourra être mis en ligne d'ici quelques jours à une semaine. Pour vous faire patienter, voici le texte d'introduction.




PLANTONS LE DÉCOR...
C’était l’époque où Espagnols et Portugais se partageaient le monde. Dès le XIVe siècle, le royaume du Portugal aidé financièrement par les Génois, regardait du côté de l’Atlantique. Royaume pauvre en ressources naturelles, il s’agissait de trouver des terres supplémentaires pour cultiver le blé, voire dans un second temps la canne à sucre. Par la même occasion, le grand cabotage océanique permettait de reconnaître les côtes africaines et de trouver une nouvelle voie d’approvisionnement en or, en esclaves et en poivre (Guinée, Bénin). Les Génois rêvaient de trouver une nouvelle route pour lutter contre le monopole du monde arabe et de Venise sur les produits de luxe de l’Asie : surtout les différentes épices et la soie.  Les Portugais et les Génois découvrirent ainsi successivement Madère, les Canaries puis les Açores. Toutefois, les moyens mis en œuvre étaient encore insuffisants, les navires peu adaptés et l’économie européenne pas assez développée pour que les îles atlantiques soient occupées de manière définitive et durable. Il faut attendre le XVe siècle avec le prince Enrique (Henri le Navigateur), pour que le Portugal reparte à la conquête de Madère et des Açores et reconnaisse la côte africaine jusqu’à l’embouchure du fleuve Sénégal, porte ouverte à l’or africain. Tout cela n’est alors rendu possible que par l’utilisation et la construction intensive d’un nouveau navire : la caravelle. Néanmoins, les Portugais ont perdu du temps et cela a permis aux Espagnols (Castillans) de coloniser les îles Canaries à leur place. Au XVe siècle, ce sont donc les royaumes ibériques qui rivalisent dans l’exploration de l’Atlantique. Quant aux autres royaumes européens leurs préoccupations restent centrées sur l’Europe.

A la fin du XVe siècle Portugais et Espagnols ont de plus en plus en tête la recherche d’une nouvelle route pour les « Indes » (l’Asie). L’océan Indien est alors la chasse gardée de la flotte musulmane. Le monde arabe fait la liaison entre l’Orient et l’Occident pour les épices dont l’importation en Europe transite en grande partie par Venise ce qui assure la richesse de la « Sérénissime ». Les épices, du fait de tous ces intermédiaires, sont vraiment le produit de luxe par excellence. Les Portugais continuèrent l’exploration des côtes du continent africain. Ils passèrent l’Equateur malgré les légendes superstitieuses sur l’impossibilité de le franchir du fait d’une mer bouillonnante et de multiples monstres. Enfin Bartholomé Dias découvrit le Cap des tempêtes (1487) et ouvrit ainsi la route espérée vers les Indes ; c’est pour cela que ce cap sera rebaptisé le cap de Bonne Espérance. En 1497 Vasco de Gama mena l’expédition portugaise qui emprunta cette nouvelle voie maritime et aborda pour la première fois la côte de l’Inde.

Parallèlement, les Espagnols choisirent Christophe Colomb et son idée de traverser l’Atlantique : aventure encore bien plus risquée que le simple cabotage. Le résultat fut la découverte en 1492 de nouvelles terres. Appelées d’abord « Indes » par Christophe Colomb qui croyait avoir fait le tour de la planète, elles furent ensuite reconnues comme un nouveau continent. Les explorations du Florentin « Amérigo » Vespucci le confirmèrent. Toutefois il fallut longtemps pour que les gens prennent l’habitude de nommer ces terres du prénom de cet explorateur, ce qui donna « Amériques ». Pendant tout le XVIe  siècle et une bonne partie du XVIIe (au moins jusque vers 1665) voire même au XVIIIe siècle, on parla des « Indes Occidentales » en opposition aux terres de l’Asie (Inde/Chine/Japon) nommées « Indes orientales.

 Ainsi, à partir de 1492, la rivalité entre les deux royaumes ibériques est à son comble. Elle se règle deux ans plus tard par le traité de Tordesillas (7 juin 1494) où les Rois catholiques d’Espagne (Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille) et le roi Jean de Portugal se partagent les grandes découvertes. Restent aux Espagnols toutes les terres situées à plus de 370 lieues à l’ouest des îles du Cap-Vert. Cela correspond à la quasi totalité des terres américaines alors découvertes à l’exception de la côte brésilienne. En effet, une flotte portugaise détournée à l’ouest par une tempête avait dû en apercevoir les côtes et le roi du Portugal entendait bien se garder la possibilité d’explorer ce territoire et de le coloniser. Cela sera chose faite en 1500 avec Cabral. Enfin ce traité garantit les possessions portugaises en Afrique ainsi que sa route maritime vers les Indes orientales.

Au début du XVIe siècle, les grandes découvertes sont donc bel et bien la possession des royaumes ibériques. Les royaumes de France et d’Angleterre ont laissé passer l’occasion et ils commencent seulement à s’en rendre compte. Leur retard est énorme, ils n’ont ni l’expérience, ni les cartes maritimes. Pourtant, ils ne tardent pas à contester le partage de Tordesillas. Les premiers à réagir sont les Français. Dès 1500 les navires français développent le commerce avec les côtes de Guinée (traite des esclaves), du Brésil et les « îles du Pérou » (Antilles). François Ie distribue des « lettres de marque ». En 1521-1522, il doit alors faire face à l’alliance de Charles Quint (Espagne) et d’Henri VIII (Angleterre) et le littoral français est sur la défensive. Dans les ports normands de nombreux corsaires sont armés. Parmi eux, les corsaires dieppois, financés par l’entreprenant Jean Ango s’organisent en véritables flottes prêtes à piller les Espagnols, voire les Portugais. Ils vont particulièrement se distinguer et faire parler d’eux. De 1521 à 1545 Jean Ango va multiplier l’armement de vastes expéditions corsaires. Les corsaires dieppois deviennent la terreur des Ibériques, Espagnols et Portugais confondus.

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