dimanche 30 août 2015

Dans la Royal Navy


Pour un Meneur de Jeu qui veut plonger ses joueurs dans l’univers de la Royal Navy à l’apogée de la marine à voile, deux auteurs sont obligatoirement à lire car ils offrent, d’une manière magistrale, tous les éléments scénaristiques nécessaires pour la période allant de la fin du XVIIIe  au début du XIXe siècle.


Ø  Cécil Scott Forester est le premier à présenter la totalité d’une carrière d’un officier de la marine militaire anglaise à travers son personnage : le capitaine Hornblower. Ses romans sont parus entre 1937 et 1962. Dans un premier temps il a surtout traité les aventures d’un Horblower assumant déjà les responsabilités d’un capitaine de vaisseau. A partir des années 50 il a exploré la jeunesse de son héros  et sa progression dans la hiérarchie de la Navy, ainsi que la fin de sa carrière. Enfin il a bouclé la boucle par un dernier roman (Seul maître à bord) qui concerne le premier commandement d’Hornblower en tant que capitaine.  Son personnage, devenu l’archétype de l’officier dans les flottes militaires anglo-saxonnes, a été interprété avec succès à l’écran par Grégory Peck en 1951 dans le film « Capitaine sans peur ».


Ø Patrick O’Brian prend en quelque sorte la relève de son prédécesseur puisque son premier roman paraît en 1970 et porte comme titre  « Maître à bord ».  Son personnage de capitaine – Jack Aubrey – est plus athlétique que le héros de Forester. Tout aussi bon chef et bon marin, il manque, cependant, de la finesse d’Hornblower qu’il compense par plus d’énergie. L’originalité d’O’Brian est d’avoir axé ses romans non pas sur un personnage mais bien sur un duo formé par la capitaine et son médecin de bord (occasionnellement aussi espion de la couronne) – Stephen Maturin – qui complète par son savoir et sa sagesse les faiblesses de son ami et capitaine. Ce duo va si bien fonctionner qu’O’Brian écrit vingt romans en trente ans et qu’il sera surpris par la mort en 2000 sans avoir le temps d’achever leur vingt et unième aventure qui paraitra, néanmoins, à titre posthume en 2004 sous le titre : Le voyage inachevé de Jack Aubrey.
 





Les livres d’O’Brian ont inspiré au réalisateur Peter Weir un magnifique film – Master and Commander, de l’autre côté du monde – avec Russel Crowe dans le rôle de Jack Aubrey et Paul Bettany dans celui de Stephen Maturin. Je conseille de visionner le film aux joueurs avant de lancer une partie sur cet univers, c’est là la meilleure des mises en ambiance.

Pour ma part, je me propose ici, de faire l’adaptation du roman Aspirant de Marine écrit par Forester. Il ne s’agit pas de tout reprendre mais plutôt de puiser des éléments ou situations qui peuvent fournir de bonnes intrigues pour une équipe de trois à cinq joueurs. Je publierai progressivement cette adaptation sur le blog et, quand j'en aurai fini, je vous proposerai la version PDF.


Voyons déjà quels rôles peuvent être incarnés dans cette partie puis quelles sont les caractéristiques, en terme de jeu, des armes utilisées à bord.


QUELS RÔLES PEUT-ON JOUER A BORD DE LA FRÉGATE HMS INDEFATIGABLE ?
Le capitaine et son premier lieutenant doivent être des PNJs. Les joueurs peuvent incarner différents postes d’équipage correspondant aux métiers suivants :
Ø Lieutenant de marine. Prendre le métier Capitaine/Second comme référence. Sur un navire de sa majesté (Her Majesty Ship = HMS), la hiérarchie entre les officiers s’organise en fonction de leur ancienneté dans le grade. Le personnage sera certainement le 4e ou 5e lieutenant du bord.
Ø Matelot. On peut choisir le métier de Marin ou celui de Quartier-maître si l’on veut avoir un rang de sous-officier. Si l’on veut un personnage un peu jeune, on peut choisir le Mousse.
Ø  Aspirant. C’est un élève-officier de marine. Comme l’obtention du brevet de lieutenant passait à la fois par un examen devant des capitaines et par l’autorisation de son supérieur de se présenter à l’épreuve, un aspirant peut tout autant être un adolescent de 15 à 18 ans, qu’un jeune-homme entre 20 et 30 ans. Dans ce dernier cas, néanmoins, sa carrière est en partie compromise car il n’a guère brillé aux yeux de ses supérieurs ou pendant l’examen. A bord, il est considéré comme un officier inférieur aux lieutenants mais supérieur aux quartiers-maîtres qui sont des sous-officiers. Compétences obligatoires : Armes Blanches, Instruction, Marine, Navigation. Compétences optionnelles : Canon, Corps à Corps,  Equitation, Intrigue, Natation, Stratégie, Tir.
Ø  Fusilier. Il s’agit d’un homme portant l’uniforme rouge de l’infanterie de marine. Il peut être un simple soldat ou un sergent. Compétences obligatoires : Armes Blanches, Chasse, Corps à Corps, Taverne, Tir. Compétences optionnelles : Attelage, Canon, Dérober,  Equitation, Stratégie.
Les autres métiers présentés dans A l’abordage sont moins faciles à intégrer dans les péripéties de ce scénario. Néanmoins, les joueurs peuvent s’en inspirer s’ils veulent incarner un matelot exerçant une spécialité en tant qu’aide au sein d’une équipe comme celle du maître canonnier ou du chirurgien de bord.



LES ARMES INDIVIDUELLES UTILISÉES PAR LES MEMBRES DE L’ÉQUIPAGE
Pour les armes blanches, il suffit d’utiliser les règles de base. Un petit couteau a donc un ID de 1 tandis que la plupart des autres armes comme l’épée, le sabre d’abordage la hache ou la baïonnette seule ont des ID de 2. Une lance, un épieu, une pique ou une baïonnette placée au bout d’un fusil ont un ID de 3.

 
Pour les armes à feu, le pistolet à silex a définitivement remplacé les systèmes à mèche ou à rouet des siècles précédents. Les balles sont chargées par le canon avec une dose de poudre noire. Les mousquets sont des fusils à silex à canon lisse. Dans l’armée britannique il s’agit du « Brown Bess »  réputé pour sa solidité mais qui regroupe au fil du temps plusieurs modèles différents assez proches. L’équivalent français est le fusil Gribeauval qui est d’un calibre plus petit mais qui avait l’avantage d’être déjà produit avec des pièces plus standardisées. Si le fusil français était légèrement supérieur au fusil anglais quant à sa  portée, cela était compensé par le meilleur entraînement au tir des soldats britanniques.
Les soldats avaient déjà leurs munitions prêtes individuellement dans du papier cartonné d’où le terme de « cartouche ». La cartouche regroupait une balle de plomb sphérique et la dose de poudre noire. Le tireur chargeait son fusil en commençant par déchirer avec les dents la partie supérieure de la cartouche. Il versait un peu de poudre dans le bassinet pour servir d’amorce à l’étincelle du silex. Il le refermait puis versait le reste de la dose dans la bouche du fusil. Il plaçait ensuite la balle en plomb avec l’emballage du papier et bourrait le tout avec une baguette. Le papier assurait une meilleure adhérence.
L’une des conséquences de cette technique de chargement était que les soldats avaient constamment la bouche en contact avec la poudre, ce qui entraînait une très forte soif.


CM = Cartouches Métalliques (Le chiffre entre parenthèses = le temps en séquences pour recharger l’arme).
MUN = Munitions                ID = Indice de Dommages              
PA = Puissance d’Arrêt     
CAD = Cadence de tir en une séquence.


Je rappelle que ce contexte se joue avec mon système de règles.

Vous le trouverez en allant à la page :
Univers Infinis

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2 commentaires:

  1. Précision pour tes lecteurs, les dix romans de Forester ont été réédités il y a vingt ans sous la forme de deux gros volumes dans la collection Omnibus (Capitaine Hornblower 1 et 2), où ils sont présentés dans l'ordre chronologique de leur action (et non de leur parution).

    Les romans de O'Brian sont également disponibles sous la forme de recueils de ce format (il y en a quatre je crois, mais je ne sais plus chez qui : après la lecture des deux pavés de Forester, ma motivation pour les lire avait nettement baissé !).

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  2. Pour les livres d'O'brian c'est aussi chez Omnibus et il y a 5 tomes qui regroupent chacun au moins 4 romans.

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